Métro et tournages : focus sur ces plateaux souterrains

Publiée le 11 avril 2023
Métro et tournages : focus sur ces plateaux souterrains

C’est une histoire d’amour qui dure depuis presque 100 ans maintenant : les métros parisiens et le cinéma. Tous les ans, de nombreux films sont tournés dans les stations de la RATP. Ces plateaux de tournage sur roues sont pris d’assaut, en particulier sur la ligne de métro 11. Une ligne que les étudiants se rendant à l’ESIS peuvent être amenés à prendre pour se rendre en cours, sur le campus de la Grange-aux-Belles.

 

 

 

 

 

 

L’ESIS : vivre le cinéma au quotidien 

Vivre pour le cinéma, c’est une passion qui ne s’improvise pas. Au petitdéjeuner : un film. Au déjeuner : une série. Au dîner : une trilogie. À l’ESIS, on va encore plus loin. En plus d’avoir un campus au bord du canal Saint-Martin, un lieu de tournage culte de grands films français comme Lefabuleux destin d’Amélie Poulin, l’ESIS n’est qu’à quelques minutes à pied de la ligne 11 du métro parisien. Rien d’incroyable ? Et pourtant, cette ligne sert tous les ans de plateau de tournage plus vrai que nature pour de nombreux films. 

Ces tournages se font en partenariat direct avec la RATP, plus cinéphile qu’il n’y parait. En 2019 d’ailleurs, elle collabore à la création d’un livre qui retrace son histoire avec le cinéma. Rédigé par Fabienne Waks, “Les lignes du 7e art” est un recueil de photographies, d’archives et de témoignages qui retrace le parcours sinueux des lignes franciliennes et de l’art de la caméra. Les métros, les bus, les tramways, les RER et même le funiculaire : vous les avez déjà tous vus quelque part sur vos écrans.  

 

Des films emblématiques…et souterrains 

Lieux cultes de la vie parisienne, il n’est pas étonnant de retrouver les différentes lignes de transport en commun sur le grand écran. Les lignes de métro, ce sont les actrices qui vieillissent le mieux: sous l’œil avisé de la RATP, elles n’ont pas pris une ride depuis 1930.Le métro, un lieu de caractère bien frenchy qui accueille aussi bien des films noirs que de la comédie, des films d’actions et des drames sentimentaux. Rien que durant ces dernières décennies, la RATP peut se vanter d’avoir participé à de véritables pépites cinématographiques comme : 

  • Le Brio (2017) : Le film d’Yvan Attal compte l’une de ses scènes fétiches sur la ligne 3bis de la station Portes des Lilas. Grâce à ce film d’ailleurs, Camélia Jordana remporte le César du meilleur espoir féminin.  

  • Les femmes de l’Ombre (2008) : La station Porte des Lilas a droit à un nouveau nom, Concorde, et à un voyage dans le temps dans ce film de Jean-Paul Salomé. Il se passe dans les années 1940, en pleine guerre d’espionnage durant la Résistance Française. 

  • Le fabuleux destin d’Amélie Poulain(2001) : Et oui, même l’un des plus grands succès de Jean-Pierre Jeunet, prend place dans le métro. Cette fois-ci, la station est renommée Abbesses et voit passer Audrey Tautou en quête d’un fameux photomaton. 

  • Subway (1985) : Comme bien souvent avec Luc Besson, tout est dans le titre. Le film ne se passe presque qu’exclusivement au cœur des différentes lignes de métro. Roulades, glissades, descente de police, course poursuite et un bœuf musical pas si improvisé que ça. 

Des films, mais pas que, les métros sont également le théâtre de plusieurs séries à succès : “À bout Portant”, “Le Bureau des Légendes”, “Engrenages”, “Sense 8”, “Julie et Julia”, “The Patriot”…   

 

Modalités de tournage 

À peine freinés par la crise sanitaire, les tournages se multiplient(une 60aine de production en 2018 et près de 28 films en 2020 selon le groupe RATP): un rythme néanmoins savamment surveillé. Pas question de perturbé le trafic plus que nécessaire, même au nom de l’art. Mais alors, tourner dans les locaux de la RATP, comment ça marche ? 

Premièrement, il faut bien veiller à transmettre sa demande à la direction de communication du groupe 3 à 4 semaines avant le début du tournage, 8 s’il s’agit d’une date pendant la période estivale de juillet et août. Tournage en service voyageur, tournage à la station cinéma RATP, en bus (modernes ou d’époque), sur les rames historiques Sprague-Thomson, sur les lignes aériennes 2, 5 et 6 : à chaque plateau ses horaires. Les tournages dépendent également tous de la faisabilité technique, à savoir, le matériel, les disponibilités du personnel et l’accord de la direction de communication. Un contrat complet donc, mais pas peu cher : certains tournages en station peuvent monter jusqu’à 20 000 (c’est d’ailleurs le tarif d’une journée pleine à la station cinéma La Porte des Lilas). Mieux vaut ne pas manquer sa scène ! 

La station cinéma : la Porte des Lilas 

Parmi les lieux de tournage souterrains les plus connus, on retrouve la “station cinéma” de la RATP : la Porte des Lilas. Cette station, située sur la ligne 11, est fermée au public depuis 1930 mais pas inanimée pour autant. Chaque année, la station accueille autour de 5 films à elle toute seule. Passée une porte dérobée, des tunnels et des quais somme toute assez ordinaires s’enchaînent. À une exception près. Les panneaux publicitaires. Ceux-ci sont équipés de fonds bleus pour que les différentes équipes de tournage puisse mettre des éléments correspondant à l’univers de leur production. 

En tout, en partant de cette station, les réalisateurs et autres faiseurs de films disposent d’1km de tunnels et 1km de voie de circulation sur lesquels des conducteurs de métro peuvent faire rouler les wagons aux environs de 10km/heure. Équipes comprises, la station peut recevoir jusqu’à 200 personnes. Ce qui fait tout le charme de la Porte des Lilas, c’est qu’elle s’adapte facilement à toutes les époques, permettant ainsi des possibilités de tournage infinies. De même, la RATP s’applique à conserver les décors de chaque époque : depuis les années 1920 à nos jours, bancs en bois, costumes de conducteur et carreaux de mosaïque compris. 

La station de la Porte des Lilas n’est pas la seule dédiée au cinéma : elle a une acolyte, la station désaffectée Haxo, qui débouche sur un culdesac. Paris regorge de lieux de tournage insolites et emblématiques, d’où le choix d’emplacement de l’ESIS. Grâce à ce cadre côtoyé des plus grands cinéastes, les étudiants baignent dès les premières années de formation dans leur futur milieu professionnel. 

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