Audiovisuel : quand faut-il parler de surexposition ?

Publiée le 23 avril 2022
Audiovisuel : quand faut-il parler de surexposition ?

Dans le milieu de l’audiovisuel, on entend souvent parler de « surexposition ». Le terme peut concerner le temps de parole ou la présence d’un candidat politique dans les émissions comme les délais d’exposition aux écrans.

 

Surexposition : les enfants et l’audiovisuel

Face à la démultiplication des écrans et du temps passé devant la télévision pour les plus jeunes, les autorités commencent à parler de « surexposition aux écrans ». Trop de temps devant un programme TV ou un ordinateur peut tendre vers une sursimulation audiovisuelle chez les enfants et les adolescents, avec un risque important pour leur développement cognitif.

La qualité des programmes n’est pas remise en cause, c’est bien le temps d’exposition aux écrans qui est la raison d’un certain nombre de maux dont peuvent souffrir les jeunes enfants surexposés aux contenus audiovisuels.

L’ARCOM (l’autorité régulatrice de l’audiovisuel) indique en ce sens aux parents de limiter le temps passé devant les écrans et d’adapter la pratique (ainsi que le contenu des programmes) à l’âge du jeune public.

À titre d’exemple, avant trois ans, un enfant n’a pas besoin d’une exposition aux écrans, la stimulation naturelle de son environnement est suffisante à son bon développement. En revanche, après 10 ans, il est tout à fait possible d’instaurer des comportements autonomes chez les jeunes spectateurs et de favoriser l’intérêt pour l’audiovisuel en évitant une surexposition néfaste.

 

La surexposition ou la surreprésentation dans l’audiovisuel

On parle aussi de surexposition pour qualifier le volume d’intervention inégale d’un candidat sur la scène audiovisuelle. Par exemple, l’ARCOM peut prononcer des avis, des mises en garde ou des sanctions envers un média ou une chaîne qui donnerait plus la parole à un parti plutôt qu’un autre.

Ainsi, pour la campagne présidentielle actuelle, l’ARCOM a mis en garde plusieurs médias. RTL, C8, Cnews, France Inter ou France Culture doivent ainsi rester attentifs à ne pas favoriser des contenus ou des situations tendant à la surreprésentation d’un candidat.

Dans un contexte de campagne électorale et de système démocratique, la surexposition d’un candidat ou d’un parti au profit d’un autre représente un risque pour la démocratie. En effet, les médias sont susceptibles d’influencer les résultats du scrutin s’ils adoptent ce type de comportement.

Afin d’éviter la surreprésentation dans l’audiovisuel, les diverses autorités et institutions du secteur veillent à ce que les professionnels respectent des pratiques contribuant à proposer un paysage audiovisuel diversifié et représentatif de toute la société. L’ESIS forme à ce titre ses étudiants afin qu’ils soient en mesure de travailler ans toutes les structures de l’audiovisuel. Grâce à de nombreux stages en alternance, les étudiants de l’établissement se forment au contact des professionnels du secteur et ont une compréhension vive des risques de surexposition dans l’élaboration et la diffusion des contenus audiovisuels.

Éviter la surexposition dans l’audiovisuel, c’est garantir le principe du pluralisme en politique française. Quant aux plus jeunes, réguler le temps passé devant les écrans permet de découvrir positivement la diversité de l’audiovisuel.

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